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Pour Nuit Blanche, le 1er juin prochain, la Maison Populaire de Montreuil et ses commissaires d’exposition en résidence, Margaux Bonopera et Jean-Baptiste Carobolante organisent une soirée de lecture accompagnée d’installations artistiques et sonores.
De 1992 à 1997, fut publiée la série de livres Chair de poule, ensemble d’histoires à caractère fantastique et horrifique pour la jeunesse qui marqua toute une génération d’adolescent·es. Ce clin d’œil est, pour nous, l’occasion de constater que se “raconter des histoires qui font peur” est demeuré une manière collective d’échanger sur ce qui nous obsède, interroge et nous hante. Ces moments de frayeurs ont souvent pris place dans l’imaginaire collectif, autour d’un feu, point de départ de l’œuvre spécialement créée pour l’occasion par l’artiste Clarisse Aïn. Quant aux histoires qui seront partagées au cours de cette soirée, récoltées auprès de personnes diverses, y compris certain·es adhérent·es de la maison Pop, elles seront lues par des performeur·ses, ainsi que toutes personnes qui souhaite y prendre part. En parallèle de ces lectures, des dessins d’intérieurs domestiques de l’artiste Camila Farina serviront de fonds aux projections mentales des auteurs·trices. Enfin, une ambiance sonore résolument spectrale sera orchestrée par l’artiste, scénographe et dj, Samuel Chochon, qui diffusera notamment une création radiophonique inédite de Philippe Baudouin.
Dans le cadre de leur résidence curatoriale Kutsch, à la Maison Populaire de Montreuil durant toute l’année 2024, Margaux Bonopera et Jean-Baptiste Carobolante mettent en place un cycle d’expositions qui explore différentes échelles de hantises, allant de la maquette au corps. Kutsch s’intéresse aux stratégies employées par les artistes pour tenter de contrer les injustices développées au sein des structures systémiques de nos sociétés, en cherchant à répondre à cette question : comment vivre lorsque quelque chose nous hante ? Un kutsch est une règle à plusieurs faces permettant de calculer différentes échelles sur un même plan. L’objet se fait ainsi symbole et concept, affirmant la possibilité d’un vivre ensemble suivant une pluralité de règles, de niveaux et de rythmes. La hantise qui les préoccupe étant, en définitive, la pression exercée par les vaincu·es pour transformer l’unicité de la norme en une cohabitation acceptant la multiplicité.
Ce cycle curatorial est accompagné de plusieurs résidences : le duo de graphistes G-R-G (Garage de Recherche Graphique) ; l’artiste Clarisse Aïn, qui s’intéresse à l’Histoire de Montreuil, aux rumeurs et récits qui y sont liés ainsi que l’artiste, scénographe et musicien Samuel Chochon.